(Eléments biographiques et profils psychologiques)

MALCOLM MAC KENZIE

Mon nom Malcolm Mac Kenzie. Je suis né dans les brumes des Highlands en 1875, au moment où l’on coupe le foin (je n’ai pas de date plus précise) ; mon père élevait des moutons pour un riche fermier, comme presque tout le monde, chez moi. Ma grand mère jetait des sorts, et il n’y avait personne dans le coin qui n’ait pas rencontré, par une nuit sans lune ou un crépuscule glacé, un fantôme, un lutin ou le diable… Et les histoires allaient bon train les soirs d’hiver, quand le feu crépitait dans l’âtre et que le mauvais whisky coulait à flots.

Mais dans la fièvre de ma jeunesse, j’aspirais à autre chose qu’à cette vie de misère et de superstitions, de boue et de brumes. Ce fut l’armée des Indes, les rêves de l’Orient enfouis sous le joug de l’empire ; des songes encore…

Les services de renseignement de l’armée ne tardèrent pas à faire appel à mes aptitudes particulières : je tiens du caméléon, voyez-vous ? Je m’adapte à tous les milieux, je me fonds dans tous les décors ; mes supérieurs l’ont bien senti : je suis une ombre, capable de me glisser dans toutes les crevasses du monde…

C’était ma chance, la revanche du garçon de ferme ! J’allais servir la couronne avec ardeur, et la couronne me le rendrait… J’allais gravir les échelons de l’espionnage, jusqu’aux plus hautes marches de l’Empire ; la reine elle-même ferait de moi un Lord…

Aujourd’hui, à l’hiver de ma vie, je revois les songes de ce printemps fugace comme une photo à demi effacée ; comme ils étaient naïfs, ces rêves, comme ils étaient vains… Car je me suis hissé au niveau des puissants, pénétré les cercles les plus occultes, et j’ai vu l’envers du monde. J’ai contemplé des choses qui ôteraient le sommeil à beaucoup, et la raison à certains. Si vous saviez ce que j’ai découvert, vous trembleriez jusqu’au fond de votre âme, comme je tremble aussi…

Mais malgré l’angoisse qui ne me quitte plus, je dois raconter mon histoire. D’autres doivent savoir, qui transmettront à leur tour le secret, jusqu’à ce que se lève enfin une aube nouvelle, qui aura pour nom Résistance…


ERWAN FRIOUL

En Chine ! Me voilà en Chine !

Comment croire que moi, Erwan Frioul, le gamin chétif et timide, toujours perdu dans ses rêves, suis en train de marcher sur les traces de mon grand-oncle Mériadec, l’aventurier ?

Il avait du sentir que j’en serais capable, quand il m’a légué son journal de voyage, ses cartes, ses notes… Tous ces papiers jaunis, mais tellement précieux pour moi ! Ils ont beau dire qu’il n’avait plus toute sa tête, qu’il a gaspillé son héritage à courir après des chimères, je sais, moi, qu’il est allé là où personne d’autre n’est allé ; je l’ai lu dans son regard ! Quelles merveilles ont-ils contemplées, ces yeux humides et délavés ?

Même s’il n’était déjà plus parmi nous, je sentais sa présence tandis que je venais à bout de mes études, que je tenais tête à Père qui voulait user de ses relations pour m’offrir ce poste de conservateur au musée – je n’ai pas étudié l’archéologie pour croupir dans un musée poussiéreux ! – que j’obtenais une bourse de la fondation pour financer mon expédition et qu’enfin j’embarquai pour ce voyage.

Pourtant, je suis loin d’être arrivé au bout de mes peines : il me faut encore remonter le Fleuve Jaune en bateau, retrouver ce missionnaire français dont m’a parlé mon vieux professeur, le convaincre de m’aider à recruter des hommes et à acheter le matériel nécessaire, et enfin m’enfoncer dans le désert de Gobi…

Je serai alors le nouveau Schliemann qui exhuma la cité de Troie, et prouva au monde que les récits d’Homère n’étaient pas des fariboles ! A mon tour, je prouverai que l’Aggartha dont parlent les Orientaux existe, et le monde s’exclamera de stupeur quand je lui ouvrirai les portes de la mythique cité de Shamballah !…

En attendant, il faut que je me reprenne, que je sois moins distrait, et pour commencer, que je retrouve ce fichu portefeuille…

LADY WANG

Quelque part, dans une forêt profonde, sur une mare endormie au crépuscule, la pluie tombe sur un nénuphar.
Quelque part, sur le flanc d’une montagne lointaine et désolée, un caillou roule.
Quelque part, sous la lumière pâle de la Lune, le vent caresse un champs de blé.

La vie est infinie, la vie est éternelle.

Lady Wang ignore la peur, Lady Wang ignore le doute.
Car, tels le nénuphar, le caillou et le blé, elle est à sa place.
Car, tels la pluie, le vent et la montagne, nul ne peut la saisir.

ALEISTER CROWLEY

Après cinq ans de folie et de faiblesse, de manque de politesse, de tact et de discrétion, ainsi que d’insensibilité face aux sentiments des autres, oh ! je suis las de tout cela.

Je dis aujourd’hui : au diable le christianisme, le rationalisme, le bouddhisme, tout ce bric-à-brac depuis des siècles ! Je vous amène un élément positif et ancien, la Magie est son nom ; et avec cela je vais me construire un nouveau paradis et une nouvelle Terre.

Je ne veux aucune vague approbation ou vague réprobation de votre part ; je veux blasphème, meurtre, viol, révolution, n’importe quoi, de mal ou de bien, mais de puissant !

Fais ce que tu voudras sera toute la Loi…

J’ai opéré le grand rite du Franchissement de l’Abime ; j’ai versé jusqu’à la dernière goutte de mon sang dans la coupe de Babalon. Je suis une étoile dans l’espace, je suis en tout et tout est en moi ! Mon nom est Tô Mégathérion, le Maître du Tout, la Bête de l’Apocalypse ! ! !

ANNA SPRENGEL

Peindre…
Parcourir le pays des songes…
Noyer son regard dans l’abîme, où sommeillent les anciens Dieux, aux visages d’ombre.
Contempler ce fleuve obscur qui coule des profondeurs moites de la Terre, aux cimes froides du Ciel.
Ses eaux s’écoulent sans fin, mais son cours jamais ne tarit, depuis le temps lointain où nous étions un rêve…

Story - Album - Perso - Planches - Auteurs - Liens - News - Accueil

.

perso
Perso

 /p>